Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 62 —

Au reste, la discussion glissa très vite de la théorie à l’application, et la question générale fit bientôt place à celle de savoir si les laïques seraient appelés au gouvernement de l’Église. M. Bauty repoussait cette innovation, fidèle en cela aux vues qu’il avait exprimées sur la minorité du peuple chrétien. Vinet désirait au contraire, que l’Église fut gouvernée, non par le clergé, ni par l’État, ni par le clergé et l’État réunis, mais par des corps ecclésiastiques, dans lesquels prendraient place des laïques librement élus. Il voulait que l’Église fût libre ; il estimait qu’elle ne pouvait l’être sans l’intervention des troupeaux ; mais il voulait que les laïques fussent admis à traiter les questions religieuses et non à s’occuper seulement des affaires temporelles de l’Église.

La santé de Vinet ne lui permit pas d’assister aux discussions de détail qui suivirent. Dans les débats relatifs au maintien de la Confession de foi helvétique, il s’était rangé du côté des défenseurs de ce symbole. En définitive, l’assemblée adopta une rédaction qui maintenait la Confession comme expression de la doctrine reçue dans l’Église nationale, qui exigeait des membres de cette Église une certaine profession, mais qui n’admettait les représentants des paroisses que dans les corps administratifs de l’Église. L’Assemblée avait eu peur des principes et s’était retranchée

    afin de présenter des observations sur les deux projets d’organisation ecclésiastique. Publié par la rédaction du Narrateur religieux. Lausanne 1838. Voy. pag. 311. Les discours de Vinet sont malheureusement très imparfaitement reproduits dans ce bulletin.