Page:Scherer - Alexandre Vinet, 1853.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 60 —

la trop célèbre loi du 20 mai ; le Grand-Conseil se montra même plus libéral que lui ; il mit de côté l’échafaudage des dispositions que le Conseil d’Etat avait crues nécessaires pour déguiser ses intentions de tolérance.

Une autre question religieuse attendait sa solution. Un article de la constitution de 1831 fixait le terme de dix ans pour le remplacement des lois, ordonnances et règlements antérieurs à 1798, par des actes nouveaux. Dans cette catégorie rentraient les ordonnances ecclésiastiques bernoises de 1773. Aussi le Conseil d’État s’occupa-t-il, dès 1837, d’y substituer une loi nouvelle. Toutefois, avant de soumettre son travail au Grand-Conseil, il invita les classes[1] à nommer des délégués chargés d’examiner le projet de loi et de présenter leurs observations au gouvernement. Les quatre classes furent représentées, dans cette assemblée consultative, par trente-quatre membres, parmi lesquels Vinet prit place comme délégué de la classe de Lausanne et Vevey. Les séances furent publiques ; elles commencèrent le 17 février 1838 et durèrent un mois. Le Conseil d’État avait offert à l’examen des délégués ecclésiastiques, non-seulement le projet auquel il s’était arrêté, mais encore un contre-projet que lui avait présenté M. Bauty. Ces deux projets se divisaient sur la notion générale de l’Église qui devait servir de point de départ aux institutions nouvelles. La divergence des systèmes se reproduisit dans l’assemblée des dé-

  1. Le clergé du canton de Vaud est partagé en quatre classes ou sections qui s’assemblent et délibèrent séparément.