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signale. Celle brochure, dont cinq pages seulement sont dues à Vinet, fut imprimé à Genève, par les soins de M. Rochat qui y joignit une assez longue note. Bien que l’opuscule soit très visiblement signé pour ceux qui connaissent le style de Vinet, son origine était restée inconnue ou avait été oubliée ; un exemplaire trouvé dans les papiers de M. Rochat et dans lequel une note autographe dévoilait le double anonyme, a restitué quelques pages aux œuvres de Vinet et à sa vie une anecdote littéraire qui n’est point sans intérêt.

La question religieuse, depuis l’époque du réveil, s’est toujours trouvée mêlée à la question politique dans le canton de Vaud. On vient d’en voir un exemple ; les événements de 1830 en fournissent un autre. La constitution de 1814 ne suffisait plus ; l’opinion publique se prononçait en ce sens avec une énergie croissante ; le Conseil d’État prit enfin son parti et proposa au Grand Conseil un changement portant sur la loi électorale, acte additionnel qui fut adopté le 26 mai 1830. Mais les pouvoirs ont souvent le tort de ne céder qu’à la dernière extrémité et, alors même, de ne céder qu’à moitié. Une loi transitoire, sous prétexte de ménager le passage de l’ancien ordre de choses au nouveau, prolongeait en réalité le régime de la loi abolie, et souleva un mécontentement assez général. Sur ces entrefaites la révolution de juillet s’accomplit en France ; le contre-coup s’en fit sentir en Suisse sous la forme d’une inquiétude générale et d’un sen-