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l’écrit ; un extrait du rapport du Conseil d’État présente les sophismes du gouvernement vaudois ; la réfutation vient ensuite. Cette réfutation est divisée en deux parties ; la première traite la question de délit : c’est une défense de l’écrit incriminé, c’est un plaidoyer que Vinet avait préparé pour le prononcer devant ses juges et qui devint inutile par suite de l’arrêt de non-lieu, l’affaire n’ayant pas été plaidée au fond. La seconde partie a un caractère un peu plus général ; l’auteur y critique les doctrines émises dans le rapport du Conseil d’État, et, à côté d’une discussion de droit positif sur la loi du 21 mai, on y trouve des considérations sur la conscience et sur la liberté religieuses. C’est peut-être un inconvénient pour ces pages que de se trouver dans cet écrit ; l’économie du volume est peu heureuse ; la défense personnelle, la question de droit, se marient mal à la discussion qui suit ; le lecteur cherche avec quelque peine quelle est l’unité de ces deux morceaux ; enfin, l’intelligence du tout exige une connaissance de cette affaire de 1829 plus ample que la préface ne la donne et qu’il n’était nécessaire de la donner alors que les événements étaient présents à l’esprit de la plupart des lecteurs.

Dans la première partie, c’est-à-dire dans le plaidoyer, l’auteur suit l’accusation pas à pas. On lui imputait d’avoir insulté le gouvernement, outragé la religion, et provoqué à la révolte : il repousse successivement ces diverses inculpations. Mais il ne lui suffit point de se justifier juridiquement ; il tient à défendre sa doctrine au point de vue moral. Il le fait en la rappelant :