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présenté le 30 mai, et qui, dans la séance du 4 juin, devint au Grand-Conseil l’objet d’une réfutation détaillée de la part de M. Monnard, relativement à tous les points qui le concernaient. La timidité, pour ne pas dire la pusillanimité, de l’opinion publique se trahit par le blâme que les adversaires de la conduite du gouvernement se crurent obligés de jeter sur la généreuse véhémence de Vinet. Le Grand-Conseil termina l’incident en se déclarant satisfait des réponses du Conseil d’Etat.

Toutefois Vinet n’eut garde de laisser passer sans critique le rapport du Conseil d’État. Il y retrouvait les doctrines de la Gazette de Lausanne, et il crut devoir examiner l’expression officielle qu’elles venaient de revêtir. Le rapport s’attaquait successivement à W. Monnard, qu’on cherchait à représenter comme l’éditeur de l’opuscule incriminé, et à Vinet, qui en était l’auteur ; quant à l’écrit lui-même, le rapport, après l’avoir caractérisé d’une manière générale, en établissait la gravité, en discutait les principes, et finissait par la question légale ou celle du délit. Pour nous servir des propres expressions de Vinet, il était inculpé, dans ce morceau, sous deux points de vue : on lui reprochait à la fois des délits et de mauvaises doctrines. Ce sont ces deux genres d’inculpation qu’il repoussa dans une nouvelle brochure, imprimée cette fois à Paris[1]. Une introduction indique l’occasion de

  1. Essai sur la conscience et sur la liberté religieuse, ou Examen du rapport présenté au Grand-Conseil du canton de Vaud par le Conseil d’État, le 30 mai 1829 ; par A. Vinet. Paris 1829 ; 99 pages in-8o.