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un peu son ancien travail an profit de la traduction. Il y ajouta quelques pages sur la liberté chrétienne, sur la nature de la moralité humaine, sur les croyances produites par l’action de l’État, sur l’intolérance du catholicisme, et deux notes relatives au caractère des vrais droits et au serment. Le chapitre intitulé Témoignage des faits fut supprimé et remplacé par un petit nombre de réflexions générales. Mais le morceau le plus important de cette révision est un avertissement dans lequel l’auteur apprécie lui-même son ouvrage, le désavoue comme livre, tout en en maintenant les doctrines, et indique les points sur lesquels ces doctrines lui semblent exiger quelques modifications. C’est ainsi qu’il ne voit plus dans la nécessité la seule cause de la formation des sociétés ; c’est ainsi qu’il éprouve le besoin de placer la source de la morale sociale ailleurs que dans les intérêts ; c’est ainsi enfin que l’État ne lui paraît plus devoir être réduit à un rôle purement matériel. Le Mémoire ne fut traduit que plusieurs années après, sans la participation de Vinet, et par conséquent aussi sans les améliorations que celui-ci avait voulu introduire dans son œuvre ; mais les amis de l’auteur ont retrouvé ses notes, et en ont fait usage pour une édition nouvelle d’un volume dont Vinet a bien pu ne pas être entièrement satisfait, mais que le public continuera longtemps de lire avec avantage.

La publication du Mémoire en faveur de la liberté des cultes ne tarda pas à entraîner l’auteur dans une discussion qui ne manquait point d’importance. Un