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jouter, et il a toujours insisté depuis sur ce point, que la liberté de conscience n’est pas seulement la faculté de se décider entre une religion et une autre, mais qu’elle implique aussi le droit de n’en adopter aucune.

La liberté des cultes exige deux choses : en premier lieu, qu’aucune entrave immédiate ne soit mise à la prédication des croyances religieuses ; en second lieu, que la profession de telle ou telle croyance n’entraîne ni privilège ni privation, quant aux droits civils et politiques.

L’ouvrage est divisé en deux parties : la première est intitulée Preuves, la seconde Système. Ces expressions assez vagues n’indiquent pas clairement ce dont il s’agit. Les preuves, ce sont les arguments par lesquels l’auteur s’efforce de « constater les titres de la liberté religieuse. » En effet, il ne se place pas sur le terrain de la démonstration philosophique ; il ne choisit pas, entre ses moyens, ceux qui emportent une preuve rigoureuse ou universelle ; mais il présente successivement tous ceux qui lui paraissent propres à toucher les diverses classes de lecteurs, l’homme politique et l’homme religieux, le simple déiste et le chrétien, le partisan de la liberté civile et l’observateur des faits de l’histoire. On le voit, la méthode n’est pas très sévère, et de tout cet attirail d’arguments disparates il n’en reste que deux qui offrent une base suffisamment large à la discussion, celui qui repose sur la nature de la religion (ch. IV et V), et celui qui s’appuie sur la nature de l’État (ch. VI-X).