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phie nouvelle s’est donc élevée depuis 1830, qui prétendrait à remplacer celle qui, à tort peut-être, s’est intitulée l’éclectique, mais qui seule jusque-là représentait le progrès de l’esprit philosophique en France ? Ce n’est pas que nous la regardions comme infaillible ou comme immortelle ; nulle philosophie n’est définitive. Celle-ci aussi périra, ou plutôt elle se transformera au profit de la vérité, comme toutes celles qui l’ont précédée ; mais elle ne cédera qu’à une doctrine qui sera issue d’elle, qui la continuera et la remplacera sans l’abolir.

Déjà, il est vrai, de vives critiques ont été dirigées contre elle ; non plus seulement des critiques rétrogrades ou conservatrices, mais des critiques qui regardent en avant et se proposent le progrès. Nous ne disons rien de celles que d’autres passions que l’amour de la vérité ont inspirées, et pour lesquelles il ne s’agit que de renverser une statue. Mais les critiques même qui n’ont d’autre but que l’avancement de la science, et qui peuvent être justes en plus d’un point, qu’ont-elles produit jusqu’ici qui puisse se mettre à la place du système qu’elles tendent à ruiner ? Nous reconnaissons toute l’importance,