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Préface (p. XXXIV) : « Le principe de causalité est incontestablement universel et nécessaire ; or, il répugne que l’aperception d’une cause toute individuelle et contingente puisse porter jusque-là ; sans doute le principe de causalité ne se développerait point si préalablement une notion positive de cause individuelle ne nous était donnée dans la volonté ; mais une notion individuelle et contingente qui précède un principe nécessaire, ne l’explique pas et n’en peut pas tenir lieu. » Si nous avons bien compris l’auteur, nous recueillons d’abord dans le fait de notre propre activité, dans l’acte de la volition, l’idée simple de cause (nous n’examinons pas la valeur de cette proposition) l’application de cette idée, donnée ainsi dans l’expérience immédiate, à la sensation, afin que je puisse, aussi concevoir une cause pour celle-ci, cause que je ne puis être moi-même : cette application ne se fait que par induction, et par conséquent par la pensée seule. Induire est un procédé tout rationnel, qui n’appartient pas à la volonté. La raison seule m’autorise à considérer cette cause comme objective, comme existant réellement hors de moi. « La raison, dit, M. Cousin (p. XVII), nous découvre ce qui n’est pas nous, des objets autres que le sujet lui-même, et placés hors de sa sphère, l’existence du monde extérieur. » C’est, donc par la raison, au moyen de la loi de cau-