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d’approuver cette obstination à persévérer dans une psychologie en grande partie stérile, et qui, auprès de la vaste étendue de l’empire de l’expérience, devait nous paraître extrêmement limitée.

Les détails dans lesquels nous sommes entré à l’occasion des observations de l’auteur sur la méthode, prouveront avec quel intérêt nous les avons lues, et combien nous y avons trouvé en général de justesse et de pénétration. Ce que nous en avons dit, suffira pour en faire apprécier l’importance.

II. APPLICATION DE LA MÉTHODE.

Ainsi le principe de la méthode de l’auteur est l’observation en général, et spécialement l’observation psychologique. Quant à la méthode elle-même, il s’en explique de la manière suivante. « La philosophie, dit-il, n’est pas seulement une science de faits, c’est aussi une science de raisonnement, » c’est-à-dire, si nous comprenons bien cette assertion, une science qui, par l’application de principes généraux, s’étend aussi à des choses où à des vérités qui ne sont pas renfermées dans la simple observation[1]. Or, ces principes, des principes d’une valeur

  1. M. de Schelling pouvait citer les propres paroles de M. Cousin. « La philosophie, dit celui-ci, part de l’observation, mais ne s’y arrête point, et avec le calcul s’élève aux lois générales de la nature et au système du monde… Le calcul est la puissance même de la raison. » (N. du trad.)