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Le système de philosophie auquel, dans les derniers temps, on a le plus décidément reproché de l’analogie avec le spinosisme[1], avait bien un principe de développement nécessaire dans son sujet-objet infini, c’est-à-dire, dans le sujet absolu, qui, en vertu même de sa nature, s’objective, ou devient objet ; mais qui de chaque objectivité revient victorieux et se montre chaque fois à une plus haute puissance de subjectivité, jusqu’à ce que ; après avoir épuisé toute sa virtualité, coûte sa possibilité de s’objectiver, il apparaisse comme sujet triomphant de tout. Dans ce sujet-objet, disons-nous, cette philosophie possédait un principe de développement nécessaire. Mais si le rationnel pur, ce qui n’a d’autre attribut que celui de ne pouvoir pas n’être pas conçu[2], est sujet pur, alors ce sujet qui, selon le système en question, en se développant, s’élève de chaque objectivité à une plus haute puissance de subjectivité, n’est plus simplement avec ce caractère ce qui ne peut pas ne pas se concevoir ; ce caractère que le sujet n’avait pas originairement, est un attribut emprunté à l’expérience, et qui été imposé à cette philosophie par un vif sentiment de la réalité des objets, ou par la nécessité de se procurer un

  1. Ce système est celui de M. de Schelling lui-même, ou plutôt celui qu’il a professé autrefois, et qui paraît avoir subi depuis de grandes modifications. (Note du traducteur.)
  2. Das nur nicht nicht zu denkende.