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entraves à cet échange des idées, et empêcher les conquêtes paisibles de l’intelligence. Il n’est pas à craindre que la nationalité y périsse, en ce qu’elle a de bon, puisque les idées, en franchissant les frontières, pour être, accueillies et se naturaliser, sont obligées de se dépouiller de leur air étranger et de parler la langue du pays où elles prétendent s’établir.

D’ailleurs, il ne s’agit pas ici d’institutions ou de vues politiques à arracher de leur sol, pour les transplanter dans un pays qui s’y refuse ou qui ne pourrait les recevoir sans les altérer ou sans s’altérer lui-même. Et ici encore, si l’imitation est ou une abdication de nationalité pu une source de désordre, l’étude ne peut qu’être d’une grande utilité. Il ne s’agit pas non plus d’ouvrir les portes à l’invasion d’une littérature étrangère, invasion qui peut être, comme la conquête par les armes, ou un moyen de régénération, ou la mort de la vie nationale.

Si c’est un malheur pour une nation que ses législateurs veuillent lui imposer des institutions anciennes ou étrangères, qui a jamais fait un crime à nos publicistes d’étudier et de comparer curieusement les lois de tous les temps et de tous