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pres à tout un siècle, à plusieurs nations contemporaines et rivant d’une même vie morale et intellectuelle elles constituent la philosophie d’un âge, sont l’expression de ses besoins, le principe et la base de toutes ses institutions elles changent et passent avec les nécessités qui les avaient fait naître.

Il est ensuite des pensées et des sentiments qui appartiennent plus particulièrement à tout un peuple, qui sont le résultat et l’expression de son histoire et de son génie, et qui constituent une sorte dé philosophie nationale, ou, pour dire plus vrai, qui donnent à la philosophie parmi ce peuple un caractère de nationalité ; mais cette nationalité est toujours plus ou moins restreinte et neutralisée par le développement général de l’humanité et par l’esprit des nations contemporaines et circonvoisines.

Quant aux individus, enfin, il y a dans la manière dont se forme leur philosophie à la fois plus de liberté et plus de dépendance. Plus de liberté, en ce que l’individu seul est en possession du libre arbitre, et qu’il peut, malgré son point de départ, qui lui est imposé, diriger lui-même sa pensée, comparer les systèmes, essayer