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Allemagne, ni en Angleterre. Elle n’existe mille part, mais les penseurs de tous les temps et de tous les pays y aspirent, y travaillent, y concourent. Platon et Aristote, Proclus et S. Augustin, S. Thomas et Abailard Bacon et Descartes Hume et Kant, tous les philosophes l’ont poursuivie sous une autre forme, et en ont possédé et exprimé une partie. La philosophie complète, objective, absolue est une ; mais il y a autant de philosophies particulières que de penseurs, d’époques et de pays indépendants. Il y en a d’individuelles, de nationales, de temporaires.

Il y a de la fatalité dans la direction que prend la pensée dans tel individu, chez telle nation, à telle époque. Nul système n’est entièrement le produit d’une libre activité ; mille circonstances concourent à le former et à le rendre tel qu’il est. Tout système se forme et se développe sous l’empire de la nécessité.

Il y a des sentiments et des idées qui sont de tous les temps, et de tous les degrés de latitude et de civilisation : ils constituent la conscience du genre humain et le fondement de la philosophie universelle.

Il y a des pensées, des opinions qui sont pro-