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vaincus, les Français, les Italiens, les Espagnol parlent des idiomes que leur construction, presque toujours analytique et directe, et la simplicité de leurs formes rendent d’une admirable clarté, mais qui, comme langues dérivées, manquent de liberté, de force, de richesse et d’originalité. Les idiomes romano-germaniques sont merveilleusement propres à conserver et à reproduire les idées acquises et consacrées mais ils se prêtent difficilement à l’expression des idées nouvelles et progressives, surtout au moment où celles-ci sont en travail et cherchent à naître, et en leur qualité de langues dérivées, ils ne sont plus le dépôt fidèle, l’image naïve et pour ainsi dire contemporaine des opérations de l’esprit, des actes de l’intelligence et des mouvements de l’ame. Ces langues, la française plus que toutes les autres, sont fixées et arrêtées au point qu’une idée nouvelle est presque toujours forcée, pour s’y exprimer, de recourir au néologisme, si ce n’est à celui qui emploie des mots entièrement nouveaux, du moins à celui qui donne à d’anciens mots un nouveau sens.

Les idiomes que parlent les peuples germaniques purs, ont les défauts et les qualités con-