Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

port à cette idée ; et nous nommerons seulement vérités relatives et trompeuses celles qui manquent de vérité à l’égard de cette même idée. Nous aurons ainsi surtout à nous occuper, dans nos recherches, de la manière dont le fini s’unit avec l’infini dans l’unité suprême. Il faut nous rappeler, d’abord, que nous avons regardé le fini et l’infini comme absolument inséparables l’un de l’autre ; en sorte que l’essence de l’absolu n’est ni l’un ni l’autre, ce qui fait qu’elle est absolue ; en sorte que tout ce qui, par rapport à cet absolu, est idéal, est immédiatement aussi réel, et tout ce qui est réel est en même temps idéal. Or il est évident que ce n’est point là le cas pour la connaissance humaine, puisque ce qui en elle est idéal, l’idée, est une simple possibilité, tandis que ce qui est réel, la chose, nous apparaît comme réalité. Et n’en est-il pas ainsi de toutes les idées possibles par lesquelles nous exprimons ce contraire du réel et de l’idéal ? Ne sommes-nous point forcés de dire que cette unité où l’idéal est inséparable du réel et celui-ci de celui-là, contient aussi la pluralité