Page:Schelling - Bruno, 1845, trad. Husson.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Alexandre.

Non, si toutefois une telle certitude pouvait exister.

Anselme.

Tu mets en doute une telle certitude ; voyons donc ce que tu opposes à la certitude que nous nommons passagère ; ou plutôt, en quoi tu fais consister la certitude impérissable.

Alexandre.

Nécessairement dans une vérité qui embrasse, non seulement un certain nombre de choses, mais qui les renferme toutes ; qui subsiste, non pour un temps déterminé, mais bien pour tous les temps.

Anselme.

Pourrais-tu réellement faire consister la certitude en ce qui embrasse tous les temps, à la vérité, mais qui, néanmoins, se rapporte il ce que nous appelons le temps ? N’est-il pas évident que la vérité qui n’embrasse que le temps et les choses qui sont dans le temps, n’est impérissable que par rapport à ce qui n’est point éternel, et qu’ainsi,