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l’être en soi, c’est l’unité qui, considérée du point de vue de la vérité, n’est pas susceptible d’influence et n’en a nul besoin ; car toujours cette unité est égale à elle-même, et toujours elle tire l’infini de l’infini.

Or, ce qui est absolument un, c’est la substance de toutes les substances qu’on nomme Dieu. L’unité, dans sa perfection, est le lieu universel qui renferme toutes les unités et qui se rapporte à elles, comme dans l’empire des phénomènes sa parfaite image, qui est l’espace infini, se rapporte aux corps en traversant toutes les limites du fini.

En tant que les idées des unités sont incomplètes, restreintes, confuses, elles représentent l’univers hors de Dieu, et se rapportent à lui comme à sa base ; mais en tant qu’elles sont adéquates, elles le représentent en Dieu.

Ainsi, Dieu, c’est l’idée de toute idée, la connaissance de toute connaissance, la lumière de toute lumière. C’est de lui que tout sort, c’est en lui que tout rentre ; car, premièrement, le monde des phénomènes n’existe que dans les unités et