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nie  ; et comme seuls ils sont véritablement immortels, seuls ils jouissent aussi, dans l’isolement de leur existence, de la béatitude de l’univers.

Mais, dans leur mouvement circulaire qui est l’annulation de tout contraire, l’unité pure, la constance absolue, ils participent à la paix divine du monde véritable et sont entourés de toute la magnificence des premiers moteurs.

Ainsi, gardons-nous de perdre de vue le sens des lois qu’une intelligence divine semble nous avoir révélées.

Un être qui subsiste par lui-même, semblable à Dieu, n’est point subordonné au temps ; mais il force, au contraire, ce dernier à se soumettre à lui et à reconnaître ses lois ; en outre, rendant, en soi, le fini égal à l’infini , il modère la puissance du temps ; en sorte que, multiplié, non plus par ce dont il est le carré, mais par lui-même, le temps devient égal à l’idée vraie. De cette modération du temps résulte la mesure céleste de ce dernier, ou le mouvement dans lequel l’espace et le temps même sont posés comme des grandeurs parfaitement