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Quant à l’unité relative et au contraire, comme ils ne sont que de simples déterminations de formes, ils créent l’unité pure, précisément parce qu’ils la troublent en remplissant l’espace. Jusqu’ici j’ai parlé surtout des choses moins parfaites qui ont en dehors d’elles-mêmes la pensée infinie ; maintenant revenons à la contemplation de celles dont la perfection est plus grande, et que le vulgaire appelle mondes, mais que nous nommerons êtres doués de sens et d’intelligence ; car il est évident que leur temps est né avec eux et que l’idée générale infinie leur a été donnée comme l’âme qui dirige et coordonne leurs mouvements. Représentant l’infini dans ce qui en eux est fini, ils expriment l’idée comme idée, et vivent aussi ; non, comme les choses soumises à l’idée générale, d’une vie dépendante et subordonnée, mais d’une vie absolue et divine.

D’après ce que nous avons déjà démontré, nous pourrons facilement comprendre comment ce qui est avec l’infini en soi, de toute éternité, peut être contenu dans le fini sous des formes innombrables