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vivant. Lorsque le contraire a lieu, alors elles subsistent par elles-mêmes, sont vivantes, libres, et même absolues comme les mondes.

La pesanteur, cependant (car il est nécessaire de le savoir d’avance), la pesanteur qui sans cesse ramène la différence à l’indifférence universelle, est indivisible en soi ; en conséquence, quelle que soit la division que l’on fasse subir à une chose sensible, la pesanteur ne se trouvera ni partagée, ni augmentée, ni diminuée en soi ; de plus, étant d’une nature telle, qu’elle forme l’indifférence de l’espace et du temps, elle ne saurait être opposée à aucun des deux ni diminuer, quand l’espace, qui est l’expression de la différence, augmente, ni augmenter quand celui-ci diminue. Ainsi, plus une chose s’éloigne de la totalité, moins il y a en elle de désir ou de tendance, sous le point de vue idéal, à rentrer dans l’unité de toutes choses ; mais cela ne fait point changer la pesanteur ; toujours elle reste immuable, égale à elle-même, indifférente à l’égard de toutes choses. Maintenant, ce qui détermine les choses pour la