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gères, sans sacrifier à l’utile et aux intérêts matériels ; mais quand l’esprit opposé règne partout, il est à craindre que la science elle-même ne puisse s’y soustraire, et que les savants ne cèdent à l’entraînement général.

Schelling, cependant, touche un moment la question des rapports de l’État et de l’enseignement public. Il veut que les académies ou les universités ne soient pas considérées comme des instruments de l’État ; que celui-ci ne voie en elles que des établissements vraiment scientifiques ; qu’au lieu de restreindre la liberté par des vues mesquines, il cherche à y faire régner le mouvement des idées et le progrès le plus libre. — Ces vues sont libérales ; mais toutes les questions si graves si délicates qui nous préoccupent ne sont pas même abordées dans leur généralité.

Le philosophe continue l’examen des conditions que doivent remplir les maîtres chargés d’enseigner la science. Ses observations, plus critiques que dogmatiques y sont aussi plus nettes et plus explicites. Il blâme la forme de l’enseignement en usage alors dans la plupart des universités allemandes ; la manie introduite par le Wolfianisme et le Kantisme, d’employer partout des formules philosophiques dénuées souvent de sens et d’esprit et de les appliquer aux objets les plus vulgaires. Il se plaint en même temps de l’absence de forme systématique dans la plupart des sciences positives. Sa verve mordante ne se lasse pas de poursuivre les savants dont l’esprit positif, mais