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garde bien d’isoler l’action du savoir, et surtout de subordonner l’un à l’autre. Il maintient avec une égale force l’indépendance et le caractère absolu de la science. Rien n’est plus beau que les passages de la métaphysique qui ont trait à ce sujet. « Connaître et savoir dans le but unique de connaître et de savoir. Tel est le caractère de la science par excellence (Métaph. liv. I., ch. II.). — Si les premiers philosophes philosophèrent pour échapper à l’ignorance, il est évident qu’ils poursuivirent la science pour savoir et non en vue de quelqu’utilité (ibid.) De même que nous appelons homme libre celui qui s’appartient et qui n’a pas de maître, de même aussi cette science entre toutes les sciences peut porter le nom de libre. Celle-là seule, en effet, ne dépend que d’elle même. Toutes les autres sciences, il est vrai, ont plus de rapport avec les besoins de la vie, mais aucune ne l’emporte sur elle, etc. (ibid). »

La deuxième leçon, sur la destination scientifique et morale des Académies, malgré ce qu’elle laisse à désirer, est, sous le rapport de la forme oratoire, une des plus remarquables du livre sur les Études académiques ; elle rappelle les éloquentes leçons de Fichte sur la destination du savant. Schelling débute par des considérations générales sur l’origine des sciences et des arts et sur leur premier mode de transmission. Il oppose la science moderne à la science antique, signale les circonstances différentes qui