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propre satire et que, sous le nom d’histoire, on a fait contre lui un gros pamphlet, arsenal ouvert à quiconque, partageant la même sympathie pour lui et ses pareils, ignore sa langue, et ne se sent pas aussi bien initié à l’intelligence de ses doctrines. Pour le lecteur qui voulait s’éclairer, il a une énigme de plus à résoudre, celle de savoir comment toute une grande nation peut avoir admiré de telles extravagances et décerné la renommée à leurs auteurs. — La moralité, pour les esprits profonds, c’est un exemple de plus des bizarreries de l’esprit humain.

Quant aux travaux vraiment sérieux entrepris dans le but de faire connaître ces théories, et le vaste mouvement philosophique auquel ils appartiennent, nous sommes loin assurément de contester leur importance et leur utilité ; mais le plan selon lequel ils sont conçus et les conditions de leur exécution, s’opposent à ce qu’une place digne et suffisante y soit accordée aux écrits dont nous parlons et aux idées qu’ils renferment. L’auteur qui expose et apprécie la série de ces systèmes, et chacun d’eux en particulier, doit surtout s’attacher aux principes généraux qui en sont la base, faire ressortir leur liaison et leur enchaînement. C’est donc la partie métaphysique qui doit encore ici dominer. On reproduit très-bien les grandes divisions de cette philosophie. On nous montre ses racines, son tronc et ses branches principales ; mais ses dernières ramifications et sa riche efflorescence sont perdues pour nous. Ce qu’il y a de vivant, d’original