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en dehors des moyens par lesquels on peut chercher à faire connaître le système d’un philosophe et ses idées. C’est ce dont il est facile ce se convaincre par un examen rapide de ces moyens.

Je ne parle pas des expositions de la philosophie allemande, qui se font en vingt pages, dans un article de journal, de revue, ou de dictionnaire. Il est clair que dans de pareils cadres il n’y a place que pour les généralités. L’auteur est dispensé de descendre dans les détails. Il peut, tout à son aise, traduire à son tribunal tel ou tel de ces philosophes, ou tous ensemble, les juger, les condamner, affecter vis-à-vis d’eux des airs de supériorité, sans connaître à fond aucun de leurs systèmes, sans peut-être même avoir lu d’un bout à l’autre un seul de leurs écrits. Quatre ou cinq formules, qui sont partout en circulation, lui suffisent pour faire leur procès en forme et les juger en dernier ressort. C’est montrer peu d’égards envers les princes de la philosophie.

Un autre procédé plus grave, mais dont on ne doit guère plus attendre en faveur de cette classe d’ouvrages, que nous nous permettons de recommander aux traducteurs, est celui de ceux qui, dans un intérêt de secte ou de parti, et avec un esprit évidemment hostile aux systèmes qu’ils entreprennent d’exposer et de juger, peut-être même à toute philosophie, choisissent un de ses principaux représentants, ab uno disce omnes, et prennent à tâche de nous le faire connaître par une ample et soigneuse analyse, de nous introduire