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esquissé. La polémique joue d ailleurs un trop grand rôle pour permettre une exposition calme et suivie. Cependant, de tous les écrits de Schelling, les Études académiques sont celui qui, à notre avis, donne l’idée la plus fidèle de sa philosophie. On sait que, sur les points particuliers, Schelling a plusieurs fois modifié ses conceptions. Sa pensée a parcouru diverses phases. La dernière, en particulier, n’aura obtenu sa véritable manifestation que quand l’illustre professeur aura publié lui-même les résultats du cours qu’il professe depuis quelques années à Berlin. Nous avons dû choisir celui de ses ouvrages qui, par sa généralité même, est resté le plus étranger à ces variations, qui représente le mieux l’esprit et l’ensemble de sa doctrine.

Ce que nous connaissons, du reste, du nouvel enseignement de Schelling ne nous parait pas, ainsi qu’on l’a prétendu, contredire son ancien système. Au contraire, si nous en jugeons par un écrit récemment échappé de sa plume[1], non seulement il n’a point changé les bases de sa doctrine, ainsi qu’il l’a déclaré formellement dans son discours prononcé à Berlin en 1841 ; mais il ne fait que développer toute une face de son système qui était restée dans l’ombre, et dont les premiers linéaments sont déjà déposés dans les huitième et neuvième leçons des Études académiques. Nous ne contestons pas ce qu’il peut y avoir

  1. Sa Préface aux écrits posthumes de Steffens.