Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/517

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ganisme de la religion publique, on aurait, depuis longtemps, compris comment le paganisme et le christianisme se rapprochaient ; on aurait vu que le second ne s’est détaché du premier que parce qu’il rendait les mystères publics, vérité qui peut se démontrer historiquement, par la plupart des usages du christianisme, par ses actes symboliques, ses degrés et ses initiations ; imitation manifeste de ceux qui étaient en vigueur dans les mystères.

Comme il est contraire à la nature d’une religion spirituelle de se mêler au réel et au sensible, et qu’elle ne peut le faire sans se profaner, ses efforts pour se se donner une vraie publicité et une objectivité mythologique sont infructueux.

Une véritable mythologie est une symbolique des idées, et celle-ci n’est possible que par les formes de la nature ; c’est une parfaite incarnation de l’infini dans le fini. Or, c’est ce qui ne peut avoir lieu dans une religion qui se rapporte immédiatement à l’infini, et ne peut concevoir une manifestation du principe divin dans la nature que comme destruction de ses lois. Telle est l’idée du miracle. Le miraculeux est le côté exotérique d’une telle religion. Ses formes sont historiques ; ce ne sont ni des êtres de la nature, des individus, ni même des espèces ; ce sont des manifestations passagères, non des natures impérissables et qui durent éternellement.

Si donc vous cherchez une mythologie universelle, rendez-vous maître du côté symbolique de la nature ;