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des livres d’enseignement et dans les Académies.

L’anatomiste qui veut traiter sa science, en même temps, en naturaliste et dans un esprit d’universalité, devrait, avant tout, reconnaître qu’il a besoin de se détacher du point de vue ordinaire, de s’élever au-dessus de lui, pour exprimer, avec vérité, les formes réelles, même d’une manière purement historique. Qu’il saisisse le caractère symbolique de toutes ces formes, et qu’il reconnaisse que, même dans le particulier, toujours une forme générale est exprimée, comme dans l’extérieur un type intérieur. Qu’il ne se demande pas : A quoi sert tel ou tel organe ? mais, comment il s’est formé, et qu’il montre simplement la nécessité de sa formation. Plus les points de vue d’où il déduit la genèse des formes sont généraux, moins ils sont relatifs aux cas particuliers, mieux il comprendra l’inexprimable naïveté de la nature dans l’infinie variété de ses créations. Puisqu’il veut admirer la sagesse et la raison divines dans le monde, qu’il tâche de faire, le moins possible, admirer sa propre ignorance et son défaut d’intelligence.

Que l’idée d’une unité et d’une affinité intimes entre toutes les organisations, de leur dérivation d’un même type fondamental, dont le côté extérieur seul est variable, et dont le côté interne est invariable, soit toujours présente à son esprit, et qu’il regarde comme sa seule véritable tâche de démontrer ce principe. Qu’il s’efforce, avant tout, de découvrir la loi selon laquelle s’opère cette transformation ; il reconnaîtra