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ont fait des découvertes ; l’expérience a révélé des faits nouveaux qui leur sont peu favorables. Ils ont eu l’irréparable tort de se mettre ouvertement en opposition avec le sens commun en des points graves où celui-ci jamais ne transige et où les systèmes sont forcés, tôt ou tard, de capituler. En un mot, ils sont convaincus de ne pas satisfaire, de tout point, la raison, et de répondre encore moins aux éternels besoins du cœur humain. Plusieurs conséquences hostiles à la morale, à la religion, à ce que le monde révère ou adore, ont été mises à nu par les adversaires ou hardiment démasquées par les disciples eux-mêmes. Les auteurs sont morts, les écoles se sont divisées et ont rendu le public témoin de leurs querelles intestines. Un seul de ces philosophes, celui dont nous publions quelques écrits, a survécu, et nous désirons voir sa vieillesse entourée des hommages dus à son génie. Mais tout en reconnaissant ce qu’il y a de durable dans sa doctrine, on peut douter qu’il parvienne à la relever et à la restaurer, en lui faisant faire un pas nouveau au-delà du point où lui même, sinon d’autres, l’avait d’abord conduite et où il paraissait s’être arrêté. Dans tous les cas, cet événement n’a encore eu son existence ni officielle ni réelle. Par ce dernier mot, nous entendons un nouvel ébranlement donné à la pensée dans le pays qui en serait le théâtre.

Rien donc n’est plus facile que de montrer (quand on les connaît) les lacunes, les vices, les fâcheuses tendances de ces systèmes ; car de dire où ils pèchent