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chercher à pénétrer que dans les détails, et encore seulement par bonne fortune et par hasard, mais jamais dans son ensemble. Or, s’il est de l’essence de la science qu’elle ne soit pas elle-même atomistique, mais formée d’un seul esprit, et que l’idée du tout précède celle des parties, non l’idée des parties celle du tout, il est clair, dès lors, qu’une vraie science de la nature est impossible et inaccessible à cette méthode.

Le point de vue purement relatif et fini détruit déjà entièrement l’idée d’organisme, pour lui substituer le simple enchaînement mécanique, de même qu’il remplace la construction philosophique par l’explication rationnelle. Ici on remonte des effets observés aux causes. Mais quand même cette manière de raisonner ne serait pas arbitraire, et qu’il n’existerait aucun phénomène qui dérivât immédiatement d’un seul principe absolu, de ce que ce sont bien ces causes et non pas d’autres qui produisent ces effets, il ne s’ensuit pas certainement qu’elles les fassent comprendre. Si les causes étaient connues en elles-mêmes et que de celles-ci on pût conclure les effets, ce serait alors seulement que l’enchainement des causes et des effets pourrait avoir un caractère de nécessité rationnelle. Sans compter que les effets doivent bien, sans doute, suivre les causes, puisque l’on a pensé qu’il était nécessaire de les en déduire.

Le principe interne de toutes choses, celui d’où découlent toutes leurs manifestations vivantes est