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à part (celui des esclaves). C’était le côté réel de l’Etat, séparé de lui, et par là subsistant par lui-même ; tandis que, d’après le même principe, les hommes libres se mouvaient dans le pur éther d’une vie idéale, semblable à celle des idées. Le monde moderne est, sous tous ces rapports, le monde du mélange, comme l’ancien était celui de la séparation et de l’exclusion. Ce qu’on appelle liberté des citoyens n’a produit que le plus monstrueux amalgame de l’esclavage et de la liberté, mais nullement le maintien absolu, et par là libre, de l’un ou de l’autre. L’opposition de l’unité et de la pluralité rendait nécessaires dans l’Etat des intermédiaires, mais qui y dans cette position équivoque entre commander et obéir, ont cherché à se donner une existence indépendante, et néanmoins, dans un état de lutte permanente, ne sont jamais arrivés à une exitence libre, propre et véritable.

Quiconque veut comprendre lui-même en homme libre la science positive du droit et de l’Etat, doit, avant tout, chercher à se créer par la philosophie et l’histoire, l’image vivante de la société à venir et des formes nécessaires de la vie publique, qu’elle doit revêtir On ne peut calculer combien de sources de progrès pourraient être ouvertes dans cette science, si elle était traitée pour elle-même, par un esprit indépendant, affranchi de la routine et des usages reçus.

La condition essentielle pour cela c’est de construire