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gnificatif et le plus intéressant, et que de ce point se développe et s’étende le tout, dans toutes les directions.

Evitez ce qu’on appelle les histoires universelles, qui n’apprennent rien. La vraie histoire universelle doit être conçue dans le style épique, dans l’esprit, par conséquent, dont la tendance est chez Hérodote. Ce qu’on appelle aujourd’hui histoires universelles, ce sont des compendium d’où le côté particulier, et par conséquent l’intéressant, ont disparu. Que celui-là même qui ne choisit pas l’histoire pour sa spécialité, aille, autant que possible, aux sources, et lise les histoires particulières, qui seront pour lui beaucoup plus instructives. Qu’il apprenne, quant à l’histoire moderne, à aimer la naïve simplicité des chroniques, qui ne font ni descriptions prétentieuses de caractères, ni réflexions morales.

Que celui qui veut devenir un artiste historique, s’en tienne uniquement aux grands maîtres de l’antiquité, qui, la vie générale et publique une fois éteinte, ne pouvaient être égalés. Si nous exceptons Gibbon, qui pourtant est aussi un orateur et non un historien, mais dont l’ouvrage, au moins, a pour lui la grandeur du plan et l’avantage de se placer au point central des temps modernes, il n’existe, à vrai dire, que des historiens nationaux, parmi lesquels la postérité ne nommera que Machiavel et Jean Muller.

Quels degrés doit gravir celui qui veut écrire dignement l’histoire ? C’est ce dont ceux qui se consacrent