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Nous avons à montrer son rapport avec ce qui précède.

Il va sans dire que l’historien, par amour pour ce qu’il appellerait son art, ne peut changer les faits de l’histoire dont la première loi est la vérité. On ne doit pas s’imaginer davantage qu’à un point de vue supérieur, l’historien néglige l’enchaînement réel des événements. Mais il en est ici plutôt comme de la manière de combiner l’action dans le drame, où, à à la vérité, chaque événement doit naître nécessairement de celui qui précède, et finalement l’ensemble de la première synthèse, mais où le plan lui-même doit être saisi, non empiriquement, mais d’après un ordre de choses plus élevé. L’histoire n’arrive à être parfaite pour la raison que lorsque les causes empiriques, en même temps qu’elles satisfont l’entendement logique, servent comme instruments et moyens à la manifestation d’une plus haute nécessité. Dans une telle exposition, l’histoire ne peut manquer de produire l’impression du drame le plus grand et le plus merveilleux qui puisse être composé dans un esprit infini.

Nous avons placé l’histoire au même rang que l’art. Mais ce que celui-ci représente, c’est toujours une identité de la nécessité et de la liberté, et cette représentation, surtout dans la tragédie, est l’objet propre de notre étonnement. Or, cette même identité est également le point de vue philosophique et religieux dans l’histoire, puisque la religion ne voit autre