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puissante, et, dans la fatalité de son évolution logique, elle organise un système complet, homogène dans son ensemble et ses parties, où trouvera naturellement place ce qu’il y a de vrai dans les autres systèmes, et qui y de cette façon, les contiendra, les résumera en les dépassant.

Cette force élective, elle est donc dans l’idée ; elle se manifeste par son développement, non par un procédé d’agencement et de choix raisonné. En se développant, elle s’assimile tout ce qui, dans les autres systèmes, lui est homogène ; elle accueille ce qui lui convient, rejette ce qui lui est contraire. Ainsi se fait le choix. Il est déjà fait, quand d’un œil rétrospectif le philosophe interroge les systèmes du passé. Il est effet et non cause, conséquence et non principe ; loin d’engendrer le système il en résulte. Ce n’est même pas un procédé, une méthode, c’est une vertu inhérente à l’idée qui fait la base des vrais systèmes. Ainsi, il faut retourner la proposition : Il n’y a pas de méthode éclectique, mais tous les véritables systèmes sont éclectiques. Cette puissance d’assimilation leur appartient à tous. L’éclectisme ainsi entendu n’est pas nouveau, il est aussi ancien que le second système qui a paru sur la scène philosophique et qui a renversé le premier. Platon a pris à Pythagore sa théorie des nombres en la développant par la théorie des idées. Aristote, qui combat les idées de Platon, les remplace par sa théorie des principes qui les reproduit sous une autre forme. L’éclectisme de Plotin et