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cultés[1], nous parait avoir traité cette question sous un point de vue très-exclusif), il est manifeste que la théologie, comme étant la science dans laquelle la partie la plus profonde de la philosophie est objectivée, doit occuper la première place et la plus élevée. D’un autre côté, l’idéal étant une puissance plus haute que le réel, il s’ensuit que la Faculté de droit doit passer avant celle de médecine. Pour ce qui est de la Faculté philosophique, mon opinion est qu’il n’y en a aucune de semblable, et qu’il ne peut y en avoir ; la raison en est fort simple, c’est que ce qui est tout ne peut, par là même, être quelque chose de particulier.

C’est la philosophie elle-même qui est représentée dans les trois sciences positives ; mais elle ne l’est dans sa totalité par aucune d’elles prise isolément. La véritable manifestation objective de la philosophie dans sa totalité, c’est l’art. Il pourrait donc y avoir, en tout cas, non pas une Faculté de philosophie, mais seulement une Faculté des arts. Mais les arts ne peuvent être une puissance extérieure ; ils ne peuvent pas plus recevoir de l’Etat des privilèges que des lois. Il n’existe donc pour les arts que des relations libres. Et c’était aussi là le sens du nom qui, dans les anciennes Universités, désignait la Faculté appelée maintenant philosophique ; elle s’appelait alors Col-

  1. Der Streit der Facultæten.