Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/280

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

doit, par conséquent, considérer l’idéalisme, sous cette forme, comme la philosophie des temps modernes dans sa parfaite expression, et arrivée à la conscience d’elle-même.

Dans Descartes qui, le premier, lui imprima cette direction vers la subjectivité par le cogito ergo sum, et dont l’introduction à la philosophie (dans les Méditations) était en réalité tout-à-fait d’accord avec les principes développés plus tard, par l’idéalisme, les tendances opposées ne pouvaient pas encore être représentées dans leur parfaite distinction, et la subjectivité apparaître nettement séparée de l’objectivité. Mais si on pouvait encore méconnaître, dans sa philosophie, sa véritable pensée, sa manière d’envisager Dieu, le monde, l’âme, à cause de la preuve ontologique de l’existence de Dieu (ce reste de vraie philosophie), cette pensée, il l’a exprimée plus clairement dans sa physique. Une chose qui doit paraître en général digne de remarque, c’est que, sous l’influence du même esprit dans lequel le dualisme de la philosophie se développait d’une manière évidente, la physique mécanique prit, pour la première fois, la forme d’un système dans les temps modernes. Dans l’esprit compréhensif de Descartes l’annihilation de la nature dont se vante l’idéalisme sous la forme indiquée plus haut, fut aussi vraie et aussi positive qu’elle était réelle dans sa physique. En effet, au point de vue de la spéculation, que la nature, sous sa forme empirique, existe dans le sens réel ou dans le