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tion, il la combat avec des arguments et des autorités qui pouvaient avoir quelque valeur dans l’état antérieur de la science ; — ou bien il ne lui reste, dans la conscience de sa nullité, que des invectives et les armes de la calomnie, à laquelle il se sent intérieurement excité, parce que chaque nouvelle découverte est pour lui réellement une attaque personnelle.

Le succès de vos études, ou, au moins, leur première direction, dépend, pour tous, plus ou moins du mode et du degré de culture, et des connaissances que vous apporterez à l’Académie. Quant à la première éducation extérieure et morale, qui est déjà exigée pour cette éducation supérieure, je n’en parle pas, parce que tout ce qu’il y aurait à dire à ce sujet s’entend de soi-même.

Pour ce qui concerne l’instruction préalable, on ne peut guère désigner l’espèce de savoir acquis avant l’entrée à l’Académie, autrement que par le mot de connaissances. Quelle en doit être la portée ? Il existe sans doute aussi là un point au-delà et en deçà duquel le bien ne peut se trouver.

Les hautes sciences ne se laissent pas posséder ou acquérir à titre de connaissances. Il ne serait donc pas convenable à un âge où, sous aucune forme, les vérités absolues ne peuvent encore être réellement comprises, d’anticiper sur la science qui, par sa nature même, repose sur ces sortes de vérités et communi-