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réunissent dans l’idée, ces hautes formules dans lesquelles se résout le concret. « Les lois nées de l’Éther céleste que n’a pas engendrées la nature de l’homme. »

La division ordinaire de la connaissance en rationnelle et en historique s’entend de telle sorte qu’à la première se rattache la connaissance des principes, et que la dernière est une simple science de faits. On pourrait objecter que les principes peuvent aussi être appris d’une manière purement historique ; mais alors ils ne seraient pas compris comme principes. On a donné le nom dégoûtant de Bradwissenschaften[1], en général, aux sciences qui servent plus immédiatement que d’autres à pourvoir aux besoins de la vie. Mais nulle science en elle-même ne mérite ce nom. Pour celui qui considère la philosophie ou les mathématiques comme moyen, leur étude n’est pas moins mercenaire que celle de la jurisprudence ou de la médecine, pour celui à qui elles n’offrent pas d’intérêt plus élevé que l’utilité qu’il en retire. La conséquence de toute étude faite dans un pareil esprit, c’est ou d’apprendre à connaître simplement les résultats et de négliger complètement les principes, ou tout au plus d’apprendre à connaître ceux-ci d’une manière purement historique, pour un but uniquement matériel, afin, par exemple, de pouvoir motiver son juge-

  1. Sciences gagne-pain.