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inaction. De soi-même personne ne peut se dérober au mépris que lui vaut, dans cette position, son ignorance et son incapacité ; il y a plus, comme à celles-ci se joint, la plupart du temps, le ridicule ou une véritable bassesse de sentiments, ces défauts servent de jouet à la jeunesse, et inspirent bientôt un dégoût naturel à des âmes encore sans expérience.

Le talent n’a besoin d’aucune protection, pourvu que son contraire ne soit pas favorisé. La capacité, pour les hautes conceptions, acquiert par elle-même l’influence la plus haute et la plus décisive.

Telle est la seule politique qui doit être en vigueur par rapport aux établissements scientifiques, pour les rendre florissants, pour leur donner autant de dignité qu’il est possible, au dedans, et de considération au dehors. Pour faire en particulier des Académies des modèles de constitution, il n’est besoin de rien autre chose que de ce qu’on ne peut pas s’empêcher de vouloir, sans tomber en contradiction ; et comme, je le répète, je n’admets pas, en général, la séparation du savoir et de l’action, je ne puis pas davantage l’accorder, en ce qui concerne les Académies.

La culture qui s’applique à la pensée dans sa fonction spéculative la plus haute (et, par là, je n’entends certes pas une simple routine superficielle, mais une éducation qui pénètre dans l’essence de l’homme même), cette culture, dis-je, qui est la seule vraiment scientifique, est aussi la seule qui