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être tolérés ; celui qui ne peut prouver son assiduité et son application à la science doit être écarté.

Si la science dominait seule, si tous les esprits étaient possédés de son amour, on ne verrait pas tant de jeunes gens, dont le naturel est si noble et si excellent, et qui en définitive s’occupent particulièrement de la science, se laisser égarer. Si, dans les Universités, la grossièreté des mœurs est devenue dominante ou tend à le redevenir, ç’a été en grande partie la faute des maîtres, ou de ceux à qui il convient de surveiller l’esprit propagé par leurs leçons.

Si les maîtres eux-mêmes ne développaient autour d’eux d’autre esprit que le véritable esprit qui doit les animer ; s’ils n’avaient d’autre but que de propager la science et de la perfectionner, si des propos dignes de la populace, et qui ne trouvent d’écho que dans les ames viles, n’étaient pas soufferts dans la bouche d’hommes qui déshonorent une si noble profession, on verrait disparaître des rangs de la jeunesse studieuse, ceux qui ne peuvent se distinguer autrement que par leur grossièreté.

L’empire des sciences n’est nullement une démocratie, encore moins une ochlocratie, mais une aristocratie dans le sens le plus noble. Les meilleurs doivent y dominer. De plus, les incapables, qui ne se recommandent que par quelque raison de convenance, les bavards qui ne savent que se pousser, qui déshonorent la profession de savant par de petits moyens, doivent être maintenus dans une entière