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sur chaque point de détail fait naître en quelque sorte l’ensemble de la science sous les yeux de l’élève. Comment maintenant celui qui ne possède pas sa science après l’avoir construite lui-même dans son esprit, peut-il être en état de l’exposer, non comme quelque chose qui se transmet, mais que l’on doit trouver de soi-même ?

Mais si la simple transmission sans intelligence personnelle, est insuffisante pour exercer comme maître une action réelle et obtenir un succès convenable, il n’est pas moins nécessaire que celui qui veut enseigner dans quelque science que ce soit, l’ait apprise aussi loin qu’il est possible. Dans tout art, même le plus vulgaire, on exige avant tout que celui qui veut l’exercer ait fait un apprentissage complet. Si on réfléchit avec quelle facilité, dans plusieurs Académies, on monte dans une chaire, on pourrait croire qu’il n’y a pas de tâche plus aisée à remplir que celle de professeur. Et on se tromperait fort, en général, si on prenait un penchant à produire de soi-même pour le signe d’une capacité précoce à enseigner ; car précisément celui qui est le plus tôt en état de produire, peut le moins se passer d’apprendre.

Nous avons cherché jusqu’ici ce que pouvaient être les Universités uniquement d’après le premier but pour lequel elles ont été fondées. Mais il semble qu’en raison du caractère exclusif de l’idée qui a présidé à