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pas les considérer comme établissements scientifiques sans, en même temps, vouloir la vie des idées et le mouvement scientifique le plus libre. Le refuser d’après des vues mesquines, comme celles qui, la plupart du temps, protègent le repos et l’incapacité, c’est repousser le génie et paralyser le talent.

La perfection extérieure ne manifeste encore aucunement la véritable vie organique de toutes les parties de la science, but que doivent atteindre les Universités qui tirent de là leur nom. Pour cela, il est besoin de l’esprit général qui émane de la science absolue, dont les sciences particulières doivent être les instruments ou les diverses faces manifestées, réalisées. Je ne puis encore développer ici cette pensée ; cependant il est clair qu’il ne s’agit d’aucune application de la philosophie, semblable à celle que l’on a essayée peu à peu de faire à toutes les spécialités, et même aux objets les plus vulgaires, si on les compare à elle. C’est ainsi qu’on s’est efforcé de rendre philosophiques l’économie rurale, l’art des accouchements ou celui des bandages. On ne peut rien voir de plus ridicule que les efforts de certains jurisconsultes pour revêtir leur science d’une apparence philosophique, tandis qu’ils sont dans l’ignorance des premiers principes de la philosophie. C’est comme si quelqu’un voulait mesurer une sphère, un cylindre, ou un autre solide, sans connaître la première proposition d’Euclide.

Je parle seulement de l’absence de forme systéma-