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lettres, qu’à une époque beaucoup plus tardive. Toute leur organisation scientifique pourrait se déduire parfaitement de cette séparation de la science de son mode primitif, par l’érudition historique. D’abord, la grande masse de connaissances qu’il fallait apprendre, seulement pour se mettre en possession des résultats acquis, a été la cause pour laquelle on a divisé la science en autant de branches que possible, et que l’on a disséqué la structure organique du tout, jusque dans ses plus petites fibres. Dès-lors, toutes les parties isolées de la science, toutes les sciences particulières, à proportion même que l’esprit universel s’en était retiré, ne pouvaient plus être, en général, que des moyens pour la science absolue. La conséquence nécessaire de ce morcellement fut que la science elle-même des moyens et des procédés de la science, fut à-peu-près perdue ; et, tandis qu’une foule de gens, préoccupés du côté matériel, prenait le moyen pour la fin elle-même et cherchait à le faire dominer comme tel, la science, qui est essentiellement une et n’est absolue que par son unité, se retira entièrement dans les parties les plus élevées ; et, encore ici, ne donna-t-elle toujours que de rares manifestations d’une vie libre et indépendante.

Nous avons, sous ce rapport, à répondre principalement à cette question : Même dans le cercle des limites reconnues, et avec les formes présentes de nos Académies, que peut-on exiger d’elles, afin que de ce fractionnement sorte de nouveau l’unité dans