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comparaison avec des triangles concrets ou réels, et en partant immédiatement de ceux-ci, mais d’après l’idée même du triangle. Il démontre cela immédiatement, en vertu de la science même qui est absolument idéale, et qui, d’après ce principe, est aussi absolument réelle. Mais, quand même on voudrait restreindre la question de la possibilité de la science à celle de la possibilité de la connaissance sensible, il ne suffirait pas, pour comprendre l’espèce de vérité empirique renfermée dans celle-ci, d’un rapport quelconque entre l’idée et ce qu’on appelle son objet. — La science seule peut franchir cet intervalle. — La vérité serait donc ici absolument incompréhensible, si l’idéal en soi, qui, dans la connaissance sensible, est toujours incorporé à l’existence finie, n’était pas la réalité et la substance même des choses.

Mais cette donnée fondamentale de toutes les sciences, cette unité essentielle de l’idéal absolu et du réel absolu, n’est possible qu’autant que l’être identique, qui est l’un des deux termes, est aussi en même temps l’autre. Or, c’est là l’idée même de l’absolu, qui consiste en ce que l’idée', par rapport à elle-même, est aussi l’être. L’absolu est donc aussi cette condition suprême de la science et la science première elle-même.

Par cette science première, toute autre science est dans l’absolu, et est elle-même absolue ; car bien que la science première dans son essence absolue ne réside originairement que dans l’absolu lui-