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point suis-je en état de réaliser l’idée que je me fais moi-même de cet enseignement et d’atteindre mon but ? La réponse préliminaire à cette question, je l’abandonne tranquillement à la confiance que vous m’avez toujours accordée, et dont je m’efforcerai de me montrer digne également dans cette circonstances.

Permettez-moi d’abréger tout ce qui est simple introduction ou préambule, et d’arriver immédiatement à la seule chose d’où doit dépendre toute notre recherche ultérieure, et sans quoi nous ne pouvons faire un seul pas vers la solution de notre question. Je veux dire l’idée de la science absolue, inconditionnelle, qui est absolument une, et dans laquelle toute science est aussi nécessairement une, de cette science première, qui ne se divise en plusieurs branches que pour répondre aux divers degrés du monde idéal visible, et se développe dans l’arbre incommensurable de la connaissance. Comme étant la science de toute science, elle doit être capable de remplir le plus parfaitement, et non pas seulement pour les cas particuliers, mais absolument et d’une manière générale, la condition qui est impliquée dans chacune de ses parties. Quelle que soit la manière dont on exprime cette condition, soit par la formule de la conformité du sujet avec l’objet, de l’absorption complète du particulier dans le général, soit par des termes plus populaires ; elle ne peut se concevoir ni en général ni dans aucun cas particulier sans cette haute supposition, savoir : que le véritable idéal, en lui-même, et