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une longue influence étrangère, soit l’habitude des occupations vulgaires, n’a pas éteint l’étincelle divine, c’est-à-dire dans la première jeunesse, et, en vertu de nos institutions, au commencement des études académiques.

De qui le jeune homme doit-il recevoir cette révélation ? et à qui doit-il, sous ce rapport, se confier ? Surtout à lui-même et au meilleur génie qui conduit le plus sûrement ; ensuite, à ceux qui, de la manière la plus manifeste, par la nature même de la science particulière à laquelle ils sont voués, sont obligés d’acquérir l’intelligence la plus haute et la plus générale de l’ensemble des sciences. Celui qui n’a pas lui-même l’idée générale de la science est sans doute le moins capable de l’éveiller chez les autres. Celui qui consacre des soins louables d’ailleurs à une science d’un ordre inférieur et borné, n’est pas propre à s’élever à la conception du tout organique de la science. On ne doit attendre, en général, cette conception que de la science des sciences, de la philosophie, et, en particulier, du philosophe dont la science spéciale est la science absolue et universelle, dont les efforts, par conséquent, doivent tendre naturellement à embrasser l’universalité des connaissances humaines.

Telles sont, Messieurs, les considérations qui m’ont déterminé à ouvrir ce cours, dont vous connaissez sans peine le but, d’après ce qui précède. Jusqu’à quel