Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/171

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vant tableau, ne peuvent manquer de se communiquer à l’art et de lui faire prendre un nouvel essor. Il termine par des vœux et des espérances qui s’adressent spécialement à sa patrie, et qui, on ne peut le nier, se sont depuis, au moins en partie, réalisés.

§ III. Dante sous le rapport philosophique.

Schelling conçoit le rapport de la poésie et de la philosophie comme offrant leur synthèse ou leur réunion au terme le plus élevé de leur développement. Or, aucun monument ne présente cette alliance à un plus haut degré que le poème de Dante. L’auteur annonce, dès le début, que cette étude a une portée générale, qu’il s’agit pour lui de déterminer la loi selon laquelle l’art et la philosophie tendent à se combiner dans les temps modernes.

S’il est difficile d’admettre sa théorie sans réserve, on ne peut nier que ce morceau ne renferme des aperçus élevés et ingénieux, et qu’il ne contienne plus d’idées que plus d’un gros commentaire de la Divine Comédie.

Le poème de Dante ne rentre dans aucun des genres admis en littérature ; c’est ce que tout le monde reconnaît ; il appartenait surtout à un philosophe d’en chercher la raison.

L’idée fondamentale est celle-ci : Le poème de Dante est le premier type de la poésie ; il inaugure l’art nouveau. Si, dans un avenir inconnu, toutes