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soient un peu calmées, mais ce n’est là qu’une trêve momentanée. Rien n’annonce que l’on soit prêt à mettre de côté les animosités et les intérêts qui ont trop visiblement percé dans ces tristes débats, pour engager sur un terrain plus élevé ces discussions lumineuses, où président la franchise, l’amour de la vérité, le désir de s’éclairer, comme le zèle pour la cause de Dieu et la charité qui rapproche les ames au lieu de les éloigner. On s’observe avec défiance, en attendant que le moment soit venu de recommencer le combat avec des chances plus favorables ; ou l’on travaille à avancer ses affaires par des moyens qui, certes, n’ont jamais contribué à accroître ou à maintenir la puissance des idées, ni servi au triomphe de la foi et des véritables intérêts de la religion.

Au milieu de ces circonstances, la publication de quelques écrits philosophiques, dont la date remonte aux premières années de ce siècle, est, ce semble, pour le moins inopportune, et ne peut exciter un bien vif intérêt. Sans nous faire illusion à ce sujet, ni vouloir exagérer la portée de notre travail, nous envisagerons la question sous son point de vue général.

Pourquoi se donner tant de peine pour importer en France des théories et des doctrines sur lesquelles l’Allemagne, elle-même, porte un jugement sévère, et qu’elle parait avoir abandonnées pour jamais ? Cette objection, en effet, est assez grave pour que nous lui devions une réponse. Elle sera nette et franche.