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science de l’art est sur la même ligne que celle de la nature, puisque là est aussi un monde complet et parfait ; le divin se reflète plus clairement encore dans les créations du génie que dans les productions de la nature ; les types primitifs des choses que le naturaliste philosophe trouve confusément exprimés dans les êtres, reluisent d’un plus pur et plus vif éclat dans les images et les symboles de l’art.

Elle est utile à l’homme religieux. Un lien intime unit la religion et l’art. L’art emprunte à la religion ses hautes conceptions ; il trouve en elle tout un monde poétique ; de même que celle-ci a besoin des représentations et des symboles de l’art pour rendre accessibles au sens et à l’imagination des hommes ses incompréhensibles mystères. Il est son interprète et son organe.

Enfin, l’homme d’État ne peut rester étranger à la connaissance des véritables principes de l’art. Si rien n’honore les princes comme la protection accordée aux arts, rien n’est plus triste que de voir les dispensateurs de la fortune publique dissiper les trésors destinés à les faire fleurir dans des prodigalités qui ne servent qu’à entretenir la barbarie et le mauvais goût, à décourager le talent et le génie.

§ II. Discours sur les arts du dessin.

Schelling n’a pas essayé de remplir le cadre, tracé plus haut, d’une philosophie de l’art. A vrai dire,