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Cependant l’idée d’exciabilité, qui est la base de la doctrine de Brown, a besoin, dit il, de rentrer dans une idée plus élevée, et de revêtir un caractère absolu. L’excitabilité n’est encore qu’une conception de l’entendement. Elle suppose que l’être organisé est déterminé à agir par des causes extérieures. L’organisme subit l’influence des objets extérieurs ; mais, en soi, il est en dehors de toute pareille détermination. Son action vient du dedans, non du dehors ; il ne fait que réagir. S’il est sollicité par les agents extérieurs à rétablir l’équilibre altéré dans ses fonctions, cela n’explique pas son essence. Il émane du principe universel dont il est l’image et qui réside en lui. Là est la source première de ses déterminations[1].

  1. Ailleurs Schelling marque d’une manière plus précise la différence de son point de vue et de celui de Brown.

    « L’écossais Joh. Brown, fait, il est vrai, dériver la vie animale de deux facteurs (l’excitabilité animale et les puissances excitatrices) (exciting powers) ; ce qui parait sans doute s’accorder avec notre principe négatif et positif de la vie. Mais si l’on considère ce que Brown entend par puissances excitatrices, ou trouve qu’il comprend par là des principes qui, suivant notre opinion, appartiennent déjà aux conditions négatives de la vie, à qui, par conséquent, on ne peut accorder la dignité de causes positives de la vie. Egalement dans le deuxième chapitre de son système, il appelle puissances excitatrices, la chaleur, l’air, les moyens de nutrition, d’autres matières qui doivent être reçues dans l’estomac, le sang, les sucs qui se séparent du sang, etc. On voit, d’après cela, que l’on accorde beaucoup trop au médecin écossais, si l’on croit qu’il s’est élevé aux plus hauts principes de la vie ; il est bien plutôt resté aux degrés inférieurs. Autrement il n’aurait pas pu dire : « Nous